Cité comme troisième pilote Ferrari, Vandoorne aura besoin d'un miracle pour rester titulaire en F1
Le Belge et son manager explorent toutes les pistes possibles, d'abord en F1. La rumeur de réserviste Ferrari à la place de Daniil Kvyat? Une voie de garage...
- Publié le 17-09-2018 à 18h58
- Mis à jour le 17-09-2018 à 21h34
Le Belge et son manager explorent toutes les pistes possibles, d'abord en F1. La rumeur de réserviste Ferrari à la place de Daniil Kvyat? Nous n'avons pas pu la confirmer auprès de l'entourage de Stoffel pour l'instant, mais il s'agirait tout au plus d'une voie de garage...
L'avenir à moyen terme de Stoffel Vandoorne en F1 s'assombrit de jour en jour depuis l'annonce que McLaren ne prolongerait pas son contrat au-delà de 2018. Et les occasions manquées, comme encore ce samedi en qualifications à Singapour, n'arrangent évidemment pas les affaires du Belge qui a cependant disputé une bonne course dans les rues de Singapour. Mais une fois encore bien loin de la perf de son équipier Fernando Alonso.
Au soir du GP d'Italie, on estimait à 25% ses chances d'être encore titulaire en GP l'an prochain, son nom étant cité chez Toro Rosso et Alfa Romeo Sauber. Mais aujourd'hui, il l'a lui même admis en conférence de presse à Singapour : "Mes chances d'être titulaire F1 en 2019 sont devenues très minces. La priorité dès lors est de rester dans l'environnement F1."
D'être là, prêt à rebondir, pour éventuellement profiter de la moindre occasion de repiloter en course dans un meilleur contexte. Comme d'autres l'ont fait avant lui. On pense à Kevin Magnussen (mais le Danois avait tout de même pas mal de soutien financier) notamment ou même aujourd'hui à Daniil Kvyat ou Kamui Kobayashi.
Evoquons tout d'abord les deux principales pistes qui se sont refermées : chez Toro Rosso, Max Verstappen a vendu la mèche : "Je connais les noms des deux pilotes qui rouleront en 2019 et cela ne le fera pas pour Stoffel qui mériterait pourtant d'encore rouler en GP", a lancé le pilote Red Bull à la presse néerlandaise. Le retour de Daniil Kvyat devrait être annoncé dans une dizaine de jours à Sotchi. Par qui sera-t-il épaulé ? Christian Horner a rayé de la liste le nom un moment évoqué de Sébastien Buemi. Alors qui ? Brendon Hartley resterait-il malgré des résultats décevants ? Pascal Wehrlein a-t-il été libéré de Mercedes pour pouvoir justement signer son retour avec Toro Rosso ? Ou alors peut-on imaginer Mick Schumacher débuter plus tôt que prévu en F1 ? Ce serait assurément un super coup. Mais aussi le meilleur moyen de brûler les fragiles ailes du fils de "Schumi".
L'engagement surprise de Kimi Raikkonen chez Alfa Romeo Sauber a aussi sans doute mis fin aux derniers espoirs de voir Stoffel rebondir à Hinwill où le second pilote sera Marcus Ericsson (avec le soutien financier des investisseurs suédois de Longbow Finance) ou le membre de la filière Ferrari Antonio Giovinazzi.
Il reste juste actuellement une place chez Williams. Mais si vous n'êtes pas Russe ou capable d'amener 20 millions d'euros dont aura besoin le team pour survivre en queue de peloton, vous pouvez oublier.
A moins d'un miracle, on n'imagine donc plus Stoffel au départ du GP de Melbourne l'an prochain. D'autant qu'un autre pilote, nettement mieux coté que lui actuellement dans le paddock, est également sur la touche. Le Français Esteban Ocon, soutenu par Mercedes. Un candidat à côté duquel notre petit Belge, sans bons résultats depuis un an en F1, ne pèse pas lourd.
L'option la plus plausible aujourd'hui, outre retrouver son rôle de consultant pour la RTBF, est la place de réserviste Ferrari délaissée par Daniil Kvyat. Et la Scuderia serait d'autant plus à la recherche d'un bon 3e pilote si elle parvient à recaser Antonio Giovinazzi chez Sauber.
Selon Het Nieuwsblad, Stoffel aurait le profil recherché et son manager italien de bonnes connexions auprès de Maurizio Arrivabene. Réelle possibilité ou simple rumeur de plus, Alessandro Alunni Bravi n'en dira pas plus. Pour bien travailler et espérer sortir quelque chose d'intéressant de son chapeau, un bon manager doit rester discret.
Mais aujourd'hui, tout le monde sait qu'un poste de réserviste ne vous permet de rouler réellement dans une F1 que quelques jours par an. Et que Ferrari n'a jamais donné l'occasion à un de ses pilotes de rouler le vendredi matin. Luca Badoer, Pedro De La Rosa, Marc Gene, Giancarlo Fisichella, Kamui Kobayashi, Jean-Eric Vergne et Daniil Kvyat sont passés par là et si le Russe est de retour il le doit plus à son ancien contrat Red Bull qu'à la Scuderia. En fait, un volant de réserviste Ferrari serait plus une voie de garage qu'autre chose...
"La priorité c'est tout de même de disputer des courses", avoue Stoffel. "Indy 500 est une chouette course, un des plus beaux événements du sport auto. Ce serait bien de pouvoir y jouer la victoire, mais cela se prépare. Et c'est dangereux quand on voit encore ce qui est arrivé récemment à Robert Wickens." Et puis là aussi, il faut apporter de l'argent quand on ne s'appelle pas Fernando Alonso, Juan-Pablo Montoya ou Nigel Mansell.
La Formula E ? Beaucoup d'anciens de la F1 s'y retrouvent, mais tous les bons baquets sont déjà pris et les pilotes s'y accrochent comme une moule à son rocher. Reste le WEC, mais une seule usine (Toyota) est encore engagée en LMP1 où il ne reste plus de place. Pour le reste, c'est se retrouver dans un contexte privé avec un proto tournant à deux, trois ou quatre secondes au tour selon les circuits.
La meilleure solution pour trouver un bon volant gratuit et redorer son blason en tentant de gagner à nouveau un championnat serait peut-être de retourner en Super Formula au Japon. En attendant qu'un pilote se blesse ou soit malade pour avoir une réelle opportunité de redisputer un GP et démontrer sa vraie valeur dans un meilleur contexte que celui, pourri depuis longtemps, de McLaren.
Tout cela n'est pas très réjouissant, mais c'est, hélas, la réalité. Voir Stoffel ailleurs qu'au départ d'une course en 2019 serait triste et injuste. Idem pour Esteban Ocon. Mais la F1 moderne n'est pas toujours très juste...